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La quête de sens au cœur des modes de consommation en France
Depuis le début de la pandémie, les Français ont repensé leur manière de vivre, de travailler mais également de consommer. En effet, selon un sondage OpinionWay pour Max Havelaar (ONG en faveur d’un commerce équitable) réalisé auprès de plus de 1.000 Français au terme du premier confinement, le local tire son épingle du jeu (45%), de même que le made in France (39%) et le bio (29%). Les impacts sans précédents de la crise sanitaire viennent donc accélérer une tendance déjà existante. Donner du sens à son alimentation, adopter les bons réflexes en matière de recyclage, s’orienter vers des mobilités douces en faveur des enjeux environnementaux… Autant de comportements durables et responsables qui démontrent une prise de conscience collective depuis quelques années déjà. Alors, acheter français va-t-il devenir la norme ?
Comme expliqué par Charles Huet, co-fondateur de La Carte Française, une carte-cadeau dédiée aux achats produits dans l’hexagone, acheter français a des effets positifs sur l’emploi mais également sur l’environnement. « Acheter made in France est un acte simple, quotidien et à la portée de tous. Il impacte tous les enjeux du moment. Économique, à l’heure de la montée du chômage, des fermetures d’usines et des charrettes de licenciement. Social, du point de vue du respect du Code du travail, ne serait-ce que pour le salaire minimum légal et le travail des enfants. Environnemental, grâce à la réduction de l’empreinte carbone due au fait que les ateliers tournent avec l’électricité la moins carbonée du monde », confie l’intéressé dans le cadre d’une interview accordée à LCI.
Selon une étude de l’INSEE rendue publique en juin 2019, le « Made in France » représente déjà 81 % de la consommation des ménages, mais seulement 36 % de celle des biens manufacturés. S’il s’agit donc d’une réelle tendance de fond, certains aspects peuvent encore freiner les consommateurs comme le démontre une seconde étude publiée par l’Ifop. Le prix trop élevé (57%), la difficulté pour trouver les produits (35%) ou bien encore le manque de confiance sur l’origine (14%) figurent parmi les principaux arguments présentés par les sondés.
Les entreprises à l’heure du « Made in France »
Agroalimentaire, automobile, textile ou bien encore optique… Quel que soit le secteur, les entreprises sont nombreuses à se positionner sur la relocalisation de leurs productions afin de répondre aux attentes de consommateurs toujours plus exigeants. En effet, le « Made in France » constitue un levier d’achat pour ces derniers dirigé par diverses motivations : participer au maintien de l’emploi en France (pour 93%), soutenir les entreprises du pays (93%), préserver les savoir-faire nationaux (92%) ou bien encore réaliser un « acte utile » (88%). Adopter cette démarche permet donc aux entreprises de valoriser la qualité de leurs produits tout en sensibilisant sur l’engagement citoyen et environnemental. Le Slip Français en est la parfaite démonstration avec une communication et un processus marketing exclusivement basés sur ce concept.
Et si le prix peut refroidir une partie des Français, les trois quarts d’entre eux (74%) seraient pourtant prêts à payer plus cher pour un produit « Made in France », soit une proportion stable depuis 2011. À noter que le « Made in France » est une indication, facultative (hors produits agricoles et alimentaires), qui peut être utilisée par les entreprises pour indiquer l’origine de leurs marchandises. Il faut donc faire la distinction avec le label « Origine France Garantie », créé en 2010, qui constitue le fruit d’une démarche collective d’acteurs souhaitant valoriser les savoir-faire industriels et artisanaux français. Porté par l’association Pro France, ce label permet d’encadrer les limites jugées trop floues de l’appellation « Made in France ».
Pour obtenir le label « Origine France Garantie », au terme d’un audit sur site dans les six mois, l’entreprise doit obligatoirement satisfaire ces deux critères essentiels : entre 50% et 100% du prix de revient unitaire est français et le produit prend ses caractéristiques essentielles en France. C’est le cas de CODIR, verrier du groupe KRYS qui produit des verres de lunettes et qui affirme son savoir-faire 100% français de la conception à la distribution en passant par la création et la production. CODIR a même été le premier fabricant de verres ophtalmiques à obtenir le label « Origine France Garantie ». De quoi justifier un savoir-faire à la française et ainsi satisfaire les attentes des consommateurs. D’autant que 92% des Français souhaitent être informés sur les origines de leurs achats à travers un marquage spécifique. Dans cette quête, le label « Origine France Garantie » constitue un allié de choix : 82% le connaissent et 84% le considèrent comme un gage de confiance sur l’origine française de fabrication d’un produit.
Entre prise conscience et impatience, qui va l’emporter ?
Alors que la tendance du consommer local s’accélère avec la crise sanitaire, une autre tendance de fond a de beaux jours devant elle : l’impatience. En effet, la disponibilité rapide et la livraison en un temps record guident les consommateurs dans leurs achats.
Alors que la part des ventes en ligne dans le commerce de détails est passée en 2020 en France de 9,8% à 13,4%, selon la FEVAD, soit 4 ans de croissance en 12 mois, les consommateurs assument ce besoin accéléré de consommer : « je consomme donc je suis ». Par la consommation, une forme de liberté peut s’exercer et contribue au bien-être de chacun. D’après l’étude e-shopper 2020, 73% des français sont prêts à changer de marque pour un produit équivalent disponible plus rapidement, et 66% des français ont mauvaise conscience lorsqu’ils se font livrer, en raison de l’impact environnemental… mais le font tout de même ! 76% déclarent aussi avoir besoin de temps en temps de « faire moins attention et de se faire plaisir en consommant pour se libérer de certaines frustrations ». Ce grand écart entre le « bien consommer » et « le plaisir de consommer » impose aux entreprises de conjuguer habilement ces deux ingrédients pour réfléchir à une offre responsable.
Made in France, le conseil de WeSpark pour votre entreprise
Ce grand écart vous parle ? Nous partageons ici les trois questions à vous poser pour lancer votre entreprise dans une redéfinition de son offre. Car c’est bien une prise de hauteur sur votre entreprise qui va être nécessaire.
- Ces tendances sont-elles valables sur mon marché ? Identifier les tendances sur votre marché et prendre le temps de les analyser pour en ressortir avec la conviction d’une tendance avérée et des spécificités liés à votre marché.
- Mon entreprise peut-elle proposer une offre responsable ? Votre nouvelle offre responsable pour avoir du sens aux yeux de vos consommateurs doit s’inscrire dans le prolongement de votre histoire, de vos valeurs et de vos savoir-faire.
- Cet engagement peut-il être porté par vos équipes internes ? Pour engager votre transformation, le chemin sera long et semé d’embûches. Vous aurez besoin de la participation et de l’engagement de tous vos services pour concrétiser cette nouvelle trajectoire, indispensable pour partager sa réussite.